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le
comité de défense évinois
est une association
loi 1901
Date de création :
20 avril 1998
Agrément sous-Préfecture : 07/05038
Siège social : 26 bis, rue A.Lamendin
62141 ÉVIN-MALMAISON
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Conception
et
Réalisation :
BUNOWA
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ACTUALITES
10 TONNES DE DIOXYDE DE SOUFRE DANS LA
NATURE !
12 avril 2002 - 10 tonnes de dioxyde de soufre se sont échappées,
10 heures durant, de 23 heures à 9 heures, des cheminées
de Metaleurop, dans la nuit du 11 au 12 avril. L'industriel n'ayant pas
avisé les services compétents, contrairement à ses
obligations, c'est le réseau local de surveillance de la qualité
de l'air de l'Artois (l' AREMARTOIS) qui donnait l'alerte en signalant
l'incident à la D.R.I.R.E. (placée sous l'autorité
du préfet) le 12 au matin.
Le
dioxyde de soufre, chimiquement dénommé " S.O.2 ",
est un irritant des muqueuses, de la peau et des voies respiratoires.
Il est également très mauvais pour les végétaux.
L'office mondiale de la santé recommande de ne pas dépasser
350 µg/m3 en moyenne horaire et 125 µg/m3 en moyenne journalière.
Ces recommandations ont été reprises par la législation
française (dec 98-360). Ce 11 avril à 23 heures 30, le niveau
de so2 a atteint 1974µg/m3, pic de pollution le plus élevé
de cet épisode, au cours duquel Metaleurop à rejeté
10 tonnes de dioxyde de soufre de trop (l'usine n'est autorisée
à en relâcher 9000 tonnes par an, on a atteint ici les
2 tonnes à l'heure ! ).
Déjà dans la nuit du 9 au 10 avril, la teneur en SO avait
atteint 628µg/m3. depuis plusieurs mois, les dépassements
en SO2 sont enregistrés régulièrement sur le secteur.
Au vu des bulletins de l'AREMARTOIS, publiés mensuellement, on
a relevé au niveau des différents capteurs implantés
dans les communes environnantes les valeurs suivantes :
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Décembre
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Janvier
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Février
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Mars
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Avril
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Courcelles-les-Lens
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259
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39
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622
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334
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1545
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Évin-Malmaison
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1689
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730
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558
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265
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450
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Ostricourt
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444
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432
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319
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233
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348
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Oignies
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68
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189
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53
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629
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29
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unité : µg/m3
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Ce qui est surprenant, c'est que Metaleurop, qui a connu un problème
similaire le 21 décembre 2001, n'ait toujours pas réussi
à effectuer des réparations fiables sur ses installations.
Malgré la teneur élevée (1879 µg/m3) constatée
à l'époque, l'événement n'ait aucunement ému
les autorités compétentes, ni les élus, à
quelque niveau que ce soit !
Quant au battage médiatique déclenché par ce dernier
" incident ", il faut en rechercher l'origine dans une récente
et précédente affaire de pollution au dioxyde de soufre
au début même de ce mois, sur le site TOTAL à Mardyck.
Le maire de cette localité, homme responsable et soucieux de la
santé de ses administrés, avait saisi sur le champ le procureur
de la République en lui adressant une plainte.
En ce qui concerne les réactions de la part des élus des
autres communes avoisinant Metaleurop, elles se limitent jusqu'alors à
une mise en garde écrite au directeur de l'usine de Noyelles-Godault
adressé par le maire d'Évin-Malmaison.
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DES PLANTES POUR PLOMBER LA POLLUTION
23
janvier 2002 : signature d'une convention entre le président
du directoire de Metaleurop, Bertrand Durrande, et la présidente
de l'association Environnement et Développement Alternatif (E.D.A.),
madame Danielle Poliautre, sous les bons auspices du préfet de
la région Nord-Pas-de-Calais, Rémy Pautrat. Acte par lequel
l'industriel pollueur s'engage à financer des études expérimentales
visant à la reconquête environnementale des sols pollués
autour de l'usine métallurgique de Noyelles-Godault (Pas-de-Calais).
C'est une manne financière de 610 000 € (4 millions de francs)
répartie sur 6 ans qui sera consacrée aux travaux de recherche
sur les plantes dépolluantes et phyto-mining (retour des métaux
lourds accumulés dans les plantes dans le circuit de fabrication).
Pour ce faire, une base d'expérimentation baptisée "
Espace Biotique ", est créée dans une ancienne exploitation
agricole, la ferme Debreyne à Auby dont le propriétaire,
membre du conseil d'administration d'E.D.A., vient d'être indemnisé
après 17 années de procédure jurique contre le groupe
industriel Metaleurop !
Mais cette méthode d'extraction du polluant (plomb ou autre métal
lourd) par les plantes est-elle vraiment réaliste ?
Réponse plus que sceptique de la part du Professeur Vivier au
travers d'un article intitulé " la dépollution illusoire
" parue dans la revue de Nord Nature. En effet, cet éminent
spécialiste démontre que , en retenant le taux d'extraction
de la plus la plus performante pour l'absorption du plomb (500 grammes
environ par hectare), comte tenu des teneurs élevées des
zones polluées (500 à 1000 ppm et plus de 1000 ppm de plomb)
dont la superficie plusieurs
..d'hectares, il ne faudrait pas moins
de 5000 à 10000 ans pour dépolluer les sols par ce procédé
! En outre, cette technique peut s 'appliquer à de grands espaces,
mais se révèle inadaptée pour les centaines de jardins
et potagers touchés par la pollution historique de Metaleurop.
Le professeur Vivier conclut sa réflexion sur des solutions qui
paraissent plus raisonnables, à savoir :
- L'arrêt des activités polluantes
- L'utilisation des sols pollués à des productions non-alimentaires
pour les hommes comme pour les animaux.
- Le déplacement de l'urbanisation des zones contaminées
vers des zones saines
avec indemnisation des habitants dans le
cadre des " servitudes publiques ".
Et le Comité de Défense Évinois de prolonger ces
mesures de bon sens en exigeant des pouvoirs publics :
- Un dépistage systématique de l'ensemble des enfants
scolarisés dans les communes environnantes de Metaleurop Nord.
- Un suivi médical des enfants atteints de saturnisme.
- Une prise en charger totale par l'état des frais médicaux
consécutifs à la maladie.
- Une reconnaissance officielle de cette contamination afin de préserver
les droits de recours juridiques des victimes, envers le pollueur.
PRINCIPE DE PRÉCAUTION ?
31
janvier 2002 - le Secrétariat Permanent pour la Prévention
des Pollutions Industrielles (S.3.P.I.) présidé par le sous-préfet
de Lens, M. Vincent PORQUERY-DE-BOISSERIN, tout récemment nommé,
a organisé une réunion à Béthune pour présenter
le projet de décharge dite " mono-produit " (en réalité
de scories de plomb et de zinc) déposé par la société
Metaleurop Nord pour son usine de Noyelles-Godault.
Participaient à cette commission : les élus locaux, des
responsables d'associations pour la défense de l'environnement,
l'industriel, des représentants des services de l'état et
divers organismes publics et privés, intéressés ou
impliqués dans la présentation du dossier.
Le lieu de stockage préconisé par Metaleurop se situe aux
abords immédiats du site métallurgique de Noyelles-Godault,
dans une ancienne zone d'exploitation minière, au lieu dit "
terril 113 ". Celle-ci a été rétrocédée
très récemment par les charbonnages de France à la
commune d'Évin-Malmaison qui en est le gestionnaire à part
entière. La réalisation d'une telle décharge nécessite
un espace d'exploitation conséquent, soit une superficie de 16
hectares qui assurerait un stockage annuel de 170 000 tonnes de scories
de plomb et de zinc confondues. Au terme du contrat d'exploitation, convenu
pour une période de 30 ans, ce sont 2.550.000 m3 de déchets
industriels classés " ultimes " car non valorisables
qui seront enfouis en ce lieu. Toutefois, techniciens et experts
se sont succédés lors de cette commission technique pour
créditer le projet de l'industriel d'une mention favorable, arguant
que les risques d'atteintes à l 'environnement s'avéreraient
quasiment nuls !
Et pourtant, dans notre région déjà si outragée
par la pollution industrielle, est-il encore besoin de démontrer
que le risque " 0 " n'existe pas ?
Toujours est-il que la municipalité d'Évin-Malmaison, partie
très prenante dans ce dossier, réclame au titre du sacro-saint
principe de précaution des aménagements complémentaires
.Pour minimiser les risques éventuels de pollution, particulièrement
pour la préservation des eaux souterraines et de surface, les élus
évinois exigent la pose d'une " géo-membrane ",
destinée à rendre étanche le fond de la décharge.
Ce dispositif complémentaire engendre une incidence financière
substantielle dans le coût global des installations mais ce n'est
qu'à ce prix que les élus évinois prétendent
donner leur absolution au projet de l'industriel.
Souhaitons que les pouvoirs publics, sous prétexte des enjeux économiques
et sociaux en cause, faisant peu de cas de l'inquiétude bien légitime
de la population évinoise, ne cèdent à la tentation
d'une décision d'autorité.
En tout état de cause, c'est au préfet du Pas-de-calais
qu'il appartiendra d'accorder l'autorisation de décharge à
Metaleurop et d'en décider les modalités d'aménagement.
Affaire à suivre
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